- ANTANACLASE (rhétorique)
- ANTANACLASE (rhétorique)ANTANACLASE, rhétoriqueLa forme pure de cette figure consiste à employer le même mot que l’orateur adverse vient de prononcer, mais en lui donnant un sens contraire. La difficulté est telle que les traités de rhétorique sont réduits, depuis Quintilien, à reprendre toujours ce même exemple: «Proculeius reprochait à son fils d’attendre sa mort et celui-ci répondait qu’il ne l’attendait pas. Eh bien, reprit-il, je te prie d’attendre.» Il est plus facile d’utiliser des paronymes : «Claire: Écartez-vous, frôleuse! Solange: Voleuse, moi?» (Genet, Les Bonnes ), ou de ne rechercher que la polysémie et non pas l’opposition de sens, pour obtenir un effet comique ou un paradoxe. Cette variante, appelée diaphore , est fréquente chez les classiques (cf. La Mouche et la Fourmi de La Fontaine ou la phrase de Pascal: «Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas»). L’antanaclase enrobe souvent une injure: «La plus grosse beste qui soyt, / Monsieur, comme est ce qu’on l’appelle? / —Ung elephant, madamoyselle; / Me semble qu’on la nomme ainsi. / — Pour Dieu, Elephant (ce dit elle), / Va t’en donc et me laisse icy» (Marot, D’ung importun ).
Encyclopédie Universelle. 2012.